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Is this the way it's really going down?
Should've known better when you came around
That you were gonna make me cry
'Cause I know that you're living a lie

Lait, sucre, fraises... Il n'y avait sans doute rien que je détestais le plus au monde que faire les courses, c'était barbant à souhait et malgré ma liste plus qu'organisée je trouvais toujours le moyen de me retrouver à faire trois fois le tour du magasin pour récupérer ce que j'avais oublié. Le moins qu'on puisse dire c'est que j'attendais avec impatience le jour où des robots seront crées pour faire nos courses à notre place, encore faudrait-il que ces prototypes soient dans mes moyens, ce qui n'était pas dit. J'étais en train de charger malhabilement un carton de lait dans mon chariot quand mon téléphone n'eut rien de mieux à faire que de sonner. J'attrapais l'appareil de ma main libre et le collait à mon oreille. « Quoi ? » - « Wooh, tu as la voix de quand tu fais des courses. » Résonna la voix de Nolan à l'autre bout du fil. « Il semblerait. Qu'est-ce que tu veux ? » - « Je voulais te demander ce que tu faisais ce soir. » - « Laisse-moi deviner, tu t'es fait poser un lapin et tu cherches un plan B pour ne pas passer la soirée tout seul. J'ai bon ? » Nolan soupira. « Pourquoi tu ne peux pas concevoir le fait que je veuilles passer une soirée avec ma meilleure amie ? » - « Parce que je te connais bien sans doute. » Je n'avais aucun moyen de le savoir, mais je sentais que Nolan souriait de son côté. « On se voit ce soir alors. Et n'oublie pas de me prendre des cookies au chocolat blanc ! » Je raccrochais avant même de prendre le temps de répondre à cette dernière demande. A chaque fois que je faisais les courses je me faisais la promesse silencieuse de restreindre mon nombre de produits afin de ne pas me retrouver avec cinquante sacs à ma sortie du magasin, mais je n'étais encore jamais parvenue à respecter cette bonne résolution et une fois encore je me retrouvais avec plus de sac que de mains. Ce qui n'était pas des plus pratiques quand on habite au huitième étage, mais c'est une question d'habitude, et puis ça fait faire du sport, ce qui n'est pas non plus négligeable. Mais monter huit étages avec quatre sacs de course, c'est une autre affaire, et c'était bien la seule raison qui aurait pu me pousser à prendre l'ascenseur. Je n'avais pas confiance en cette machine depuis que j'avais eu le malheur d'y rester coincée toute seule pendant quatre heures aux premiers temps de mon emménagement. Mais je sentais que mon coeur ou mes jambes allaient lâcher si je me lançais dans cette ascension périlleuse qu'étaient les escaliers de l'immeuble. « Bonsoir Francis, alors ce match, gagné ou perdu ? » Lançais-je à mon voisin de palier qui descendait justement les escaliers. « Perdu malheureusement, mais on aura notre revanche ! » - « Prévenez-moi de la date du prochain match, je viendrais vous soutenir avec plaisir. » Il hocha la tête et m'offrit un franc sourire, puis il avisa les quatre sacs qui m'entouraient. « Vous voulez un coup de main avec ça ? » - « Non ça va aller, merci. Je vais prendre l'ascenseur. » - « Alors dépêchez-vous parce qu'il va partir sans vous. » Je me tournais vers ledit ascenseur et vit que les portes étaient en train de se fermer. Je repris mes sacs en main et me précipitais, sans prendre le temps de dire au revoir à Francis. « Retenez la porte ! » Criais-je en me précipitant à l'intérieur. Je déposais mes sacs et prenais le temps de souffler un peu. « Merci. » Lançais-je à la personne qui m'avait permis d'entrer sans me faire écraser par les lourdes portes. Mon sourire s'effaça et je déchantais rapidement en reconnaissant l'homme qui était en face de moi dans l'ascenseur ; il était vraiment la dernière personne que j'avais envie de voir ou même de croiser aujourd'hui. Et évidement, le seul jour où je prenais l'ascenseur, il fallait que je tombe sur lui, c'était bien ma veine. A croire qu'il y avait quelqu'un qui m'en voulait là-haut. « J'aurais dû prendre les escaliers. » Bougonnais-je, surtout pour moi-même.