Être belle au naturel est un don que de nombreuses femmes possèdent, malheureusement, ces femmes ne sont pas assez intelligentes pour être capable de s'en rendre compte. J'en fais partie. Je suis toujours obligée de me maquiller, à croire qu'un coup de crayon pouvait ressortir la beauté de mes yeux -c'est le cas, mais Louie passait pourtant son temps à me dire qu'il était bien plus agréable de les observer sans superficialité. J'étais donc plantée dans la salle depuis plus d'une heure, enchaînant le barbouillage de visage tout en tentant de rester la plus naturelle possible. J'avais un jean légèrement moulant, accompagné d'un haut noir qui laissait relativement bien apparaître mes formes. Mon but : séduire ce beau brun qui n'allait pas tarder à débarquer -précisément, il devait arriver d'ici quelques heures, deux heures. C'est donc satisfaite du résultat que je suis enfin sortie de la salle de bain. Mon ventre grogna, criant sa famine et réclamant de la nourriture. Brent chéri, commandes-nous du japonais ! S'il te plait. criais-je tout en rejoignant ma chambre. Tel que je connaissais mon colocataire, il n'allait pas tarder à se manifester en gueulant son désaccord. Qu'il fasse, la dernière fois j'avais craqué, cette fois-ci je ne referais pas la même erreur. Louie n'était pas là, j'étais donc la seule personne capable de cuisiner un plat correct dans cet appartement ; & comme je n'en avais pas, je venais de décider que nous allions manger japonais. Point barre, aucune négociation était possible, encore moins envisageable. Je chopais mon portable pour vérifier que mon rencard n'avait pas prévu de me lâcher au dernier moment. Aucun message, cela semblait donc bien parti. J'allais dans le salon, rejoignant mon débile de colocataire qui ne semblait pas décider à appeler pour mon fameux repas. Dois-je mentionner que tu n'as pas le choix ? Je m'avançais dans la pièce tout en calant tous mes cheveux du même côté, mes chaussures en main. Je me posais sur une de nos chaises hautes pour enfiler mes talons tout en fixant Brent. Comment tu me trouves ? lui dis-je tout en tournant sur moi-même. J'espérais une réponse plus positive que la dernière fois, espérant de tout cœur qu'il ne me dise pas que je ressemblais à une escort-girl. Il n'a jamais été très astucieux avec le choix de ses mots Brent, j'en avais l'habitude -et heureusement ! sinon je me serais mise à pleurer d'une fois. Je prenais au contraire toutes ces phrases comme de bons conseils. Il n'était pas du genre à mâcher ses mots, c'est ce que j'appréciais chez lui. Sa franchise, et le fait qu'il ne remarque même pas que parfois la tournure de ses phrases est loin d'être une chose agréable pour les personnes à qui il parle.

L'avis de Brent était pour moi important, voir même nécessaire. Il possédait une franchise que peut de personne n'avait, il était capable de vous avouer ses impressions sans qu'il ne ressente la moindre culpabilité ; Brent était direct, de ceux qui ne mâchent pas leurs mots et que j'apprécie énormément. Comment tu me trouves ? demandai-je tout en tournant sur moi-même. Je déposai mes mains sur mes hanches, tournant alors sur moi-même. Après avoir effectuée quelques tours, je me repris place, croisant mes jambes tout en souriant légèrement du coin de la lèvre. Qu'il me réponde, et vite. Comment je te trouve ? et bien voyons voir … la robe est superbe, toi, ça va, t’es pas trop moche. En résumé, je dirais que ça passe, j’espère simplement que le mec avec qui tu t’apprêtes à sortir à le cœur bien accroché, parce qu’avec une robe comme celle-là, ça m’étonnerait pas qu’il est une crise cardiaque. Boum. Cette réponse me surprit énormément. Mes sourcils étaient à présent froncés, mon visage penché sur le côté. Etait-il sérieux ? En quel honneur ces compliments ? D'ordinaire, il me critiquait et ne se contentait que de me dire que j'étais pas mal, que j'étais capable de bien mieux. En règle générale, je le remerciais et retournais dans ma chambre pour changer de tenue, à essayer d'en trouver une pouvant lui plaire. Mais, aujourd'hui, il m'avouait que je n'étais pas trop moche et que j'étais susceptible de provoquer une crise cardiaque à mon homme de la soirée ? Décidément, Brent avait un bon pour me surprendre. Mais également pour me faire plaisir, mes joues étaient par ailleurs devenu légèrement rouges, choses que je tentais de masquer en passant mes doigts le long de mon visage.

Mais pour le japonais, c’est hors de question, tu sais très bien que je déteste leur bouffe. C’est d’ailleurs pas de la nourriture, tu préfères pas qu’on se commande des pizzas avec des bières ? Je ne put m'empêcher de rire à cette remarque, Brent, mon chieur préféré. Je m'approchais alors de lui, me laissant tomber à ses côtés, mes jambes se collant aux siennes. Je glissais mon visage contre son épaule, prenant alors mon visage le plus angélique. Fais-moi plaisir Brent, commandes-moi ce japonais, s'il te plait. Ma main glissa le long de son torse et j'attrapais sa main sur laquelle je déposai un petit baiser. Je savais obtenir ce que je désirais, cela fonctionnait toujours avec Louie -Brent était lui plus coriace à avoir, mais je tentais toujours ma chance. Après tout, s'il était réellement comme son charmant meilleur pote, pourquoi prendrait-il le soin de me céder ? Ça ne te feras pas de mal de manger quelque chose de sain murmurai-je tout en prenant le soin de doucement pincer son ventre, un sourire malicieux sur les lèvres. Alors Brent, toujours décidé à me tenir tête ? Puis, au moins, en commandant japonais on peut manger dans deux minutes et je serais à l'heure pour mon rendez-vous. En effet, j'étais tellement habituée à commander chez un restaurant précis que dès que je commandais, toute l'équipe japonaise se précipitait pour me faire parvenir le plus rapidement possible mon repas ; des amours.