Charlotte & Nolan

« Jules ! Je t’avais dis de m’acheter des cookies tu sais que j’adore ça ! Maintenant je vais arriver en retard au travail ! » Dis-je en soupirant. La seule réponse que j’eus de Jules fut le claquement de la porte de la salle de bain. Bon, elle se levait certainement du mauvais pied et je n’avais vraiment pas le temps de l’attendre si je ne voulais pas arriver en retard à mon travail. Je pris mon manteau que j’avais déposé sur le canapé et écrivis rapidement un petit mot à ma meilleure amie avant de filer. Je sortis alors mon portable pour prévenir mon collègue que j’allais arriver un petit peu en retard mais que pour la peine, ils auraient tous les cookies. En général, j’arrivais toujours à me faire pardonner avec cette histoire. Et puis bon, aujourd’hui on devait aller faire une simulation d’incendie au lycée de Sydney et dans le genre ennuyeux, il n’y a pas mieux. Ensuite on doit passer dans les classes pour faire de la prévention. Franchement, je m’en passerais mais j’adorais aussi blagueur avec la nouvelle génération me sentir un peu jeune car les trente ans me guettaient bien plus vite que je ne l’avais espéré. Je m’arrêtais donc dans le premier supermarché que je trouvais et achetais une dizaine de boîtes de mes cookies préférés avant de me dépêcher de filer à la caserne. Je ne vivais que pour trois choses dans ma vie, ma famille et mes amis, Jules et mon travail. Le reste ce n’était pas vraiment important et je pouvais m’en passer. J’arrivais rapidement à ma destination où l’on m’attendait avec impatience. Apparemment, Jim avait rapidement fait passer le mot. Je dis bonjour à tout le monde et les laissais se servir en gardant une boîte pour moi. Je voulais bien partager mais il y avait des limites. Je pris le temps de discuter avec quelques uns avant qu’ils ne me rappellent que nous partions bientôt pour l’intervention. J’allais enfiler mon uniforme et je montais dans une voiture rouge pour me rendre au lycée. Une fois arrivés sur les lieux, on nous accueillis et la proviseur déclencha l’alarme. A chaque fois, j’étais prêt à parier que si un jour il y avait vraiment le feu dans l’établissement, les choses ne se passeraient pas aussi calmement qu’aujourd’hui mais c’est toujours ça de faire un peu de prévention. Les classes s’alignèrent et nous les regardèrent remonter avant qu’on nous donne le numéro des salles dans lesquelles on devait intervenir. Je distribuais le travail et nous formions les groupes avant de monter. En général, nous avions toujours un bon accueil chez les élèves. Nous avions juste à vérifier qu’ils connaissaient les numéros d’urgence et les quelques premiers gestes de secours. Répétitif mais c’était les réaction des élèves qui rendait chaque classe différente. La fin de la matinée arriva bien vite et personnellement j’avais finis mon service pour aujourd’hui. Une fois de retour à la caserne, j’allais me changer quand mon supérieur vint me trouver pour me dire qu’il avait besoin de moi pour aller aider une vieille dame … Génial ! Les vieilles dames étaient les pires. C’était certainement encore une histoire de chat coincé ou alors qu’il fallait la relever et peut-être l’emmener aux urgences. Enfin bref, je ne perdais pas de temps et prenais la voiture en vérifiant une dernière fois l’adresse. J’arrivais en quelques minutes sur le lieu de l’adresse et entrait dans la maison. Je trouvais la mamie se mordant les doigts, pas très bon tout ça. « Bonjour madame, vous avez besoin de quelque chose ? » Elle me regarda comme un sauveur avant de me dire : « Mon petit oiseau s’est envolé dans la maison et je ne peux le retrouver. Il faut quelqu’un d’agile pour pouvoir le sauver. » J’avais juste envi de lever les yeux au ciel mais je préférais m’abstenir. « Allez venez, on va faire le tour de la maison. » Il nous fallut une bonne quinzaine de minutes avant de trouver le volatile. Génial ! J’allais enfin pouvoir rentrer chez moi. La vieille dame me remercia et je rentrais enfin dans mon appartement.

Jules était ce soir à l’organisation d’un événement et elle n’était pas prête de rentrer. Il était cinq heures en même temps, l’heure parfait pour un petit footing. Je rentrais à la caserne, enfilais ma tenue de sport avant de récupérer mes affaires et de monter dans ma voiture en direction du parc. Je courus pendant une heure ou deux peut-être avant de rentrer chez moi complètement crevé. J’allais me reposer un peu pour pouvoir être en forme lors de ma visite chez Jules plus tard dans la nuit, juste pour vérifier qu’elle allait bien. Je ne pouvais pas m’en empêcher, j’étais comme ça. Je rentrais chez moi et filais directement à la douche avant d’allumer la télévision. J’eus à peine le temps d’enfiler mes sous-vêtements et un jogging que je mettais toujours pour traîner chez moi que j’entendis des coups frappés à la porte. Etonné, je m’empressais d’aller ouvrir et découvris à ma plus grande surprise Charlotte que je n’avais pas vu depuis quelques semaines. « Charlotte mais qu’est-ce que tu fais là ? »

Charlotte & Nolan

Dire que j’étais surpris de la voir était un bien mince mot … Nous ne nous étions pas vus depuis un mois, peut-être plus. Je devais avouer qu’elle me manquait énormément mais je n’avais pas voulu faire l’effort d’aller la voir parce que ce serait reconnaître que j’avais tord et je détestais ça. Encore que si je savais que j’avais tord, pour elle j’aurais fait un effort mais là, je savais que c’était moi qui avait raison et elle avait besoin d’ouvrir les yeux et d’arrêter de se voiler la face. Je serai certainement le seul sur cette terre à la lui dire cette foutu vérité mais tant pis si ça la blessait. Bon, peut-être pas tant pis parce que je m’en étais voulu de l’avoir mise dans cet état mais j’avais raison et point final. J’étais quand même heureux de la trouver devant ma porte et je ne pus m’empêcher de la trouver super mignonne dans ses petits shorts et son air gêné qui montrait bien qu’elle voulait se faire pardonner. J’avais été un peu rude peut-être en ouvrant la porte mais la surprise était grande. Je remarquais qu’elle avait aussi emmené des cookies. God ! Juste ma nourriture préférée et à peu près la seule chose que je savais cuisiner avec les pâtes bien entendu. J’aimais énormément ma relation avec Charlotte même si elle était compliquée et même si elle ne nous menait à rien, nous avions besoin l’un de l’autre plus que nous ne voudrions l’avouer pour la simple et bonne raison que nous étions dans des situations similaires et c’était certainement ce qui nous avait autant rapprochés. Jules serait toujours la seule dans mon cœur mais j’étais certain que j’aurais pu tomber amoureux de Charlotte dans une autre vie. Nous allions nous reparler un de ces jours de toute manière, j’aurais fait le premier pas s’il l’avait fallu peut-être parce que j’étais quelqu’un qui tenait à conserver ses amis les plus proches même après une dispute parce que c’était important. Charlotte finit par ouvrir la bouche : « Bon okay, ma vie amoureuse est encore plus pourrie qu'une chanson de Patrick Sébastien. Ça je le sais. Mais t'avais pas le droit de critiquer Ethan et de me crier dessus comme si j'étais une moins que rien. » Là, sur ce coup là j’avais vraiment envi de rire. La comparaison avec Patrick Sébastien était vraiment géniale. Je retrouvais ma petite brunette pleine d’humour devant moi même si je savais qu’elle avait en partis raison. J’avais été trop loin en lui criant dessus. Ethan était ce qu’il était et elle était amoureuse alors même si je pensais très fort qu’il était un connard, je préférais me dire que je n’aimerais pas qu’elle critique Jules. Mais bon quoi ! Le gars se fout de sa gueule depuis le début et elle arrive toujours à le défendre ! L’amour rend vraiment taré. « Tiens des cookies. Je sais que t'aime bien les cookies alors je me suis dis... "tiens des cookies pour Nolan...". Je suis désolée... » Elle venait de s’excuser pour de vrai et m’offrait ses cookies. Si elle savait à quel point je la pardonnais et à quel point elle était à croquer avec ses petites joues où le rouge avait pris place au fil de ses paroles. J’attrapais l’assiette et la mis sur la table près de l’entrée, nous aurions le temps de les manger après, j’avais moi aussi des choses à dire face à cette situation mais elle ne me laissa pas en placer une. « J'espère que je ne te dérange pas ? Parce que je comprendrais si c'est le cas, après tout, ça fait plus d'un mois qu'on ne sait pas parler, il y a peut-être une fille avec toi ou.. ou.. Jules ? Enfin, je m'en fous carrément de ça d'ailleurs, tu peux trainer avec qui tu veux, ça me dérange pas du tout mais vraiment. » Un grand sourire s’afficha sur mon visage. A quel point je l’aimais ma petite Chuck ? Oh beaucoup … Irremplaçable ! J’aurais en effet pu me trouver avec une fille mais je n’avais pas spécialement le temps et l’envie en ce moment car mon travail et squatter chez Jules me prenait beaucoup de temps donc bon … Je préférais me taire pour l’instant et la prendre dans mes bras en déposant un baiser sur son front. « Tu sais que tu m’as manqué mini cookie ? » A ce surnom elle me regarda bizarrement. Ok, c’était tout ce que j’avais trouvé sur le moment, fallait pas m’en vouloir. Je l’entraînais chez moi et fermais la porte derrière nous avant de dire : « Je dois aussi m’excuser Charlotte. J’ai été trop loin, t’as raison. Promis je le referai plus et puis tu m’as emmené des cookies en plus alors je ne peux que te pardonner. Tu restes les manger avec moi ? » Lui demandais-je avec un petit sourire en coin en attrapant l’assiette. « Promis, j’ai du lait pour aller. » C’était rare mais il avait fais les courses la veille alors bon …